DOSSIER DE PRESSE

Vie des arts No 198 - printemps2005
Ce qu'on voit, ce qu'on de voit pas
Bernard Lévy

Comment le corps porte-t-il en lui ses souvenirs! Voilà la question à laquelle répondent les ouvres de Julie Arkinson. L'artiste confère à la feuille sur laquelle elle dessine les propriétés d'un papier révélateur de l'empreinte laissée par une personne, une femme. Empreinte de ses formes, de sa peau, de sa luminosité même. Il en résulte une série de silhouettes, de portraits, voire de fragments humains dont on ne peut dater l'origine qui composent la suite Corps de mémoire exposée à la galerie Artis.

À bien observer ces images, le visiteur distingue des traces : sillons, balafres, cicatrices, flétrissures.Il comprend alors que ces figures muettes ont une histoire que restituent partiellement les indices que l'artiste rend lisibles par son travail au fusain et au pastel gras que rehaussent parfois des tons (crayons à l'huile, encres ou gouaches) proches du bleu de Prusse. Cette technique pseudo-narrative est assez courante. L'artiste en use de manière personelle. Elle indique qu'elle mène son travail en s'inspirant de la trace que laisserait l'empreinte d'un corps humain sur le sable. Elle obtient des images tronquées ou encore des images aux contours incertains. La mémoire est ainsi composée de souvenirs indistincts.Et justement les tableaux de Julie Arkinson tirent une part de leur charme et de leur attraction de ce que l'on voit et de ce que l'on ne voit pas.

Le corps dissimule bien des secrets.Ceux qeu révèle Julie Arkinson témoignent d'un travail de recherche picturale exigente, parfois austère qu'il convient de suivre.

Jeune artiste, née en 1970, diplômée de l'Université Concordia (1997) et formée à la gravure à l'atelier Alain Piroir (2003) , Julie Arkinson a pris part à quelques expositions de groupe et compte deux expositions personnelles à l'Espace Mémoria en 2002 et èa la galerie Clair Obscur en 2003.