DOSSIER DE PRESSE

L'Oeil Régional - Édition du 30 avril 2005
Silhouettes du temps
Catherine Bachaalani

Lors d'un séjour quelque part en campagne, un jour, chez des amis, Julie Arkinson s'est baignée puis, comme ça, à tout hasard, s'est laissée sécher au soleil sur une surface de bois. En se relevant, elle a été frappée par l'empreinte mouillée de son corps sur la matière, qu'elle s'est empressée d'esquisser avant que le soleil ne l'efface. Elle qui recherchait une manière de faire parler l'intérieur du corps, et non son apparence galvaudée et marchandée à outrance, avait trouvé le chaînon manquant, l'idée de départ. Elle avait "perçu" sa propre empreinte intérieure.

Cette artiste native de Mont-Saint-Hilaire s'intéresse au souvenir, au corps en tant que culte de la mémoire que recèle chaque humain, en particulier celui de la femme. Ici, l'individu est examiné hors des canons de la beauté. "Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'on ne voit pas", souligne-t-elle. Et cet invisible, c'est aussi et surtout le temps qui passe et qui donne à l'empreinte charnelle encore plus d'intériorité. "Le temps me fascine beaucoup", ajoute-t-elle.

Julie utilise d'abord le fusain pour tracer les contours, puis fait usage de pastel à l'huile et, enfin, de pastel sec. "Il y a quelque chose de très dessiné dans ce que je fais". Le bleu est une de ses couleurs de prédilection, en raison de l'intemporalité qu'il inspire.

L'artiste présente son exposition Corps de mémoire à la galerie Artis de Boucherville jusqu'au 15 mai. Il s'agit de sa quatrième exposition en solo, après Éphémérides, en 2003, Deuils, en 2002, et Trajectoire imaginaire du temps, en 1998. Ses œuvres ont également été présentées dans le cadre d'expositions collectives. Tout récemment, elle participait à l'événement Les Femmeuses, à Longueuil. C'est également elle qui a signé la couverture du roman Quelque chose à l'intérieur, de Maryse Latendresse. Ancienne élève de Paul Béliveau au Musée du Québec, elle est aujourd'hui diplômée en arts de l'Université Concordia et de l'UQÀM.

Bien qu'elle n'habite plus Mont-Saint-Hilaire depuis plusieurs années, elle porte en son corps de mémoire une forte inspiration de Leduc, Bonet et Borduas. "Les premières œuvres que j'ai vues de ma vie, ce sont celles d'Ozias Leduc à l'église." Elle se souvient également avoir visité la résidence de Jordi Bonet, soit le manoir Rouville-Campbell, et en garde un souvenir indélébile. Parmi les autres peintres qui l'ont marquée, elle mentionne Toulouse Lautrec, pour sa façon de voir au-delà apparats.

La galerie Artis, où elle expose actuellement jusqu'au 15 mai, est située au 656, boulevard Marie-Victorin, dans le Vieux-Boucherville. Renseignements : 449-5999.